Poésies

L’Ombre du vide

L
L’ombre du vide
de Park Ynhui
éditions l’atelier des cahiers

 Si quelques poèmes ont été publiés dans la revue Po&sie, il s’agit du premier recueil de l’auteur dans la langue de Molière.

L’Ombre du vide est une anthologie en 4 parties, classées par ordre chronologique. Le recueil est illustré par le marseillais Alain Bert, qui offre une interprétation à l’encre noire des poèmes de Park Ynhui. La sobriété apparente de la poésie se retrouve dans la pureté du tracé.

2. Champs sous la neige
 
Partout où se pose le regard
De la neige
Une page blanche
Attend que s’écrive un poème
Sublime
Qu’écrire ?
Le vent, le soleil,
La mer et les étoiles
Poème écrit
  De nuages
  Au-delà les mots (P13)
 

L’écriture de Park Ynhui peut être traditionnelle dans ses thèmes, tout en se concentrant sur des questions plus pointues comme la langue de l’écriture ou la guerre de Corée. L’enchainement chronologique des textes permet de prendre part à l’évolution du philosophe. Avec le temps, la neige reste, mais la mort, le vide, l’isolement et les questionnements se renforcent. Les images sont les mêmes mais se transforment. Ainsi en est-il de la neige :

25. Tombent des flocons de mots
                  (…)
Comme des flocons de neige tombe le sens des hommes
Et on a beau chercher, patienter
Le sens de l’existence
Au creux de la main fond (P57)
 

Le poète a muri, les questions existentielles se font plus présentes, comme en témoigne la fin du recueil. Park Ynhui pousse à s’intéresser à toutes les petites choses de la vie que bien souvent on oublie, et à philosopher, à interroger continuellement, le visible et l’invisible, la vie et la mort.

Pour clore le recueil, les éditeurs offrent au lecteur un petit bijou : un manuscrit originellement écrit en français par l’auteur lors de ses études à la Sorbonne, et au titre accrocheur, N’écoutez pas la voix d’un cochon. Un parfait complément aux poèmes rédigé une dizaine d’années plus tôt, qui retrace le chemin du philosophe, ses aprioris sur Paris, ses questionnements sur le bonheur, la guerre de Corée, l’absurdité de l’homme… Une chose est sûre, c’est que si l’auteur se voit à l’époque comme un cochon, ses appréhensions sont les mêmes que les nôtres et nous avons sans doute beaucoup de leçons à en tirer.

Une vidéo de présentation du recueil L’Ombre de vide par le traducteur Benjamin Joinau est également disponible sur le site des éditions l’Atelier des Cahiers.

1 commentaire

  1. Amandine dit :

    Moi j’aimerais bien acheter un recueil de poèmes coréens avec le texte en coréen et la traduction en français. C’est dommage qu’il soit juste traduit en français.