Romans

La route 101

La route 101 de CHOE In-hun ACTES SUD
La route 101
de CHOE In-hun
ACTES SUD

Deux hommes, l’un nommé Chunho, ancien chanteur mis au ban de la société après avoir été surpris avec de le drogue,  et l’autre, un écrivain gagnant bien sa vie mais qui pour une raison inconnue éprouve une colère sans nom envers le monde entier, se rencontrent par hasard à Los Angeles et décident de faire un voyage à San Francisco ensemble. C’est après une fête alcoolisée que le roman commence. Sur la route, les secrets éclatent. Chunho est sans le sou, accro à la drogue, et sans véritables amis. Il passe son temps à appeler en PCV des connaissances en Corée pour ne pas se sentir seul et écoute en boucle une cassette audio que lui a envoyée sa femme, où l’on entend ses enfants le réclamer. Son compagnon de route, l’écrivain, a lui aussi une famille qui l’attend en Corée. Il était respecté dans son travail mais une colère qui le rongeait l’a poussé à partir aux Etats-Unis en quête d’un idéal, d’un lieu où il pourrait tout recommencer. L’espoir d’un avenir meilleur déchu, il se console avec des prostituées, il se perd . Chaque ville qu’ils traversent en voiture possède « les mêmes immeubles et les même autoroutes, les mêmes supermarchés, des boutiques où l’on vend des hamburgers qui portent le même nom, les mêmes immenses magasins appartenant à la même chaîne; on y parle la même langue et partage la même culture».

  Où que passent les protagonistes, on sent leur confusion. L’espoir de trouver quelque chose de différent s’évanouit dans l’anonymat des routes qui mènent à Los Angeles « la route n°41, la route n°120, la route n°580 etc. », sillons d’un contraste saisissant entre la beauté des paysages et la fadeur des villes.

Pour les deux hommes , le seul repère est cet autre qui voyage à côté; miroir de leurs malheurs, exilé lui aussi, et présence réconfortante: l’un lit la carte, l’autre conduit ; ils sont étrangement complémentaires l’un de l’autre; interdits de retourner chez eux par la peur du rejet, la honte et leur orgueil.

 Engagés sur un chemin qui ne semble mener nulle part, la tension entre les deux hommes augmente avant d’ atteindre son paroxysme dans le fracas d’un accident de voiture. L’occasion, s’ils en réchappent, d’emprunter une autre voie; à moins qu’un long silence ne s’installe, synonyme d’un état permanent des choses. Comme un pays où chaque ville que l’on traverse ressemble à la suivante…

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