Noir c'est noir

Le Portrait de la Traviata

Comme toujours, la tranquillité ne dure jamais très longtemps. A chaque fois que Lee Yuhyeon boucle une enquête, il suffit de quelques heures pour qu’une nouvelle apparaisse. Pour cet inspecteur, c’est comme s’il n’avait jamais de repos. Ce soir-là, c’est une enquête hors du commun qu’il doit traiter.

La scène est incongrue. Deux corps sont retrouvés dans un appartement. Celui d’un homme et d’une femme. Seule la femme est identifiée par son petit-ami venu précipitamment après avoir appelé la police. Il était au téléphone avec celle-ci lorsqu’il l’a entendu crier au téléphone avant de ne plus donner signe de vie. Selon le jeune homme, elle s’appellerait Jong Yumi et serait une personne aimante, sans histoires.

Mais les éléments récoltés sur la scène de crime ne collent pas. L’identité du tueur est difficile à déterminer. Serait-ce l’homme retrouvé mort avec la victime, ou une autre personne venant de l’extérieur ? Personne ne sait. Lee Yuhyeon se posent de plus en plus de questions à mesure que l’enquête avance, brouillant à la fois son esprit et celui du lecteur.

Le portrait de la Traviata est un roman policier sorti en 2020 chez les éditions Matin Calme, qui a eu du succès dans plusieurs pays, comme la Chine et la Corée du Sud. Le titre de ce livre a été choisi minutieusement, et fait référence à l’histoire qu’elle contient. En effet, le therme « Traviata » vient de l’italien et veut dire « femme perdue ». Ce mot fait sens, étant donné que le personnage principal du roman est Jong Yumi, la femme qui a été tuée. Rien qu’avec le titre du roman, nous pouvons donc déterminer le « personnage principal ».

L’histoire de ce roman policier est très réaliste. L’auteur a porté beaucoup d’attention aux détails, rien n’a été mis de côté. Toutes les apparitions de personnage sont calculées, de même que tous les endroits énoncés. Rien n’est laissé au hasard, ce qui rend le livre à la fois réaliste, fluide et cohérent dans sa narration. Do Jinki, l’auteur du roman, a su garder le suspense jusqu’à la fin. L’histoire est complexe, en grande partie à cause du nombre important d’éléments qui sont pris en compte. Les objets ont autant d’importance que les personnages, ce qui engendre énormément de possibilités, autant pour le personnage de Lee Yuhyeon que pour le lecteur. Il est d’ailleurs presque impossible de prévoir la conclusion de cette enquête ou même de l’imaginer.

 Dans le Portrait de la Traviata, la narration est très fluide. Il n’y a pas de coupure brute ni de passage trop rapide. L’auteur a su doser à la perfection les scènes. Ce qui rends chaque détail important pour l’histoire. Les informations sont distillées tout au long du récit, mais cela n’empêche pas le lecteur de se perdre dans le fil de la narration. Il y a tellement d’actions et de solutions possibles à ce meurtre que l’on ne sait plus où donner de la tête. Cependant, cela rend la lecture beaucoup plus intéressante et pousse à une réflexion plus intense.

Do Jinki est un écrivain de 49 ans. Il est devenu auteur à succès de roman policier à ses 40 ans. La raison de son succès est sûrement dû à son métier qui est fortement lié à ses romans. Do Jinki est juge au tribunal du district nord de Séoul. La part de véracité de ses romans est donc ce sur quoi les lecteurs s’interrogent le plus. Est-ce que ces meurtres ont déjà eu lieu ? Le roman possède-t-il des éléments de fait réels ?


LE PORTRAIT DE LA TRAVIATA
DO JINKI
Traduit du coréen par CHOI Kyung-ran et Delphine BOURGOIN
Matin Calme, 220 pages, 18,9 €

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