Qui a tendu un piège dans la pinède par une journée fleurie de printemps ?
Dans ce nouveau recueil, Eun Hee-kyung, auteure fétiche de Keul madang, poursuit son chemin d’exploration minutieuse et sans détours de l’âme coréenne contemporaine. Ces trois micro-fictions sont un miroir où la société coréenne se reflète en variations multiples, pour nous révéler finalement la décomposition avancée d’un modèle sociétal d’inspiration confucianiste qui a fait son temps.
Espoir et fatalité, un fragile équilibre
Premier ouvrage traduit en français de Kim Chuyong, auteur né en 1939 dans la province du Gyeongsang du nord en Corée, Le bruit du tonnerre apporte une vision nouvelle de la littérature « d’après-guerre ». Durant la période qui suivit la guerre de Corée (1950-53) – thème incontournable dans la littérature coréenne des années 70-80 ayant suscité et suscitant encore de nos jours les passions les plus vives – les œuvres traitant ce sujet ont abondé.
LES CERISIERS DU JAPON
Sur la Corée du début du vingtième siècle, peu a été publié. La littérature coréenne traduite en français préfère habituellement les œuvres (pour ne pas dire les romans) qui à partir des années 60 interpellent la société contemporaine. On trouve bien sûr quelques recueils, notamment de poésie — on pense à Yi sang ou Kim Sowol — et des récits de voyage, dont certains, non sans une certaine littérarité, plongent le lecteur dans un sentiment mêlé de joie, de tendresse, voire de mélancolie.
Yujin et Yujin
Lee Geumyi est un écrivain très connu et très apprécié pour sa sensibilité et la finesse de ses analyses en Corée. Certaines de ses nouvelles figurent même dans les manuels scolaires, ce qui pour un auteur très contemporain est une vraie reconnaissance en Corée comme en France. Premier titre traduit en français, ce roman-là devrait rencontrer son public.
L’aventure de l’homme-chien
Mr. Kim, homme légèrement simplet vivant en plein cœur de la cité séoulienne, n’a qu’une seule ambition : devenir fonctionnaire. Maintes fois recalé au concours de la fonction publique, voyant son rêve petit à petit lui échapper, il décide de jouer sa dernière carte : revenir au stade animal, et intégrer les forces de l’ordre en tant que chien policier.
LA LITTERATURE COREENNE EN FRANCAIS
Si le nombre de livres coréens disponibles en langue française est en augmentation (au stock existant vient s’ajouter chaque année un nombre croissant de titres), il reste encore très modeste : lorsqu’on regarde la place occupée par la littérature coréenne sur les rayons des librairies françaises, celle-ci souffre de la comparaison avec ses voisines chinoise et plus encore japonaise[1].
KIM SOWOL Un poète devenu légende
Nous sommes en 1902, sous un empire coréen qui subit une forte influence japonaise, qui va se transformer en protectorat, puis en annexion. Quelque part dans la province du Pyeonganbuk-do dans l’actuelle Corée du Nord, JANG Kyeong-suk donne naissance à un fils, Jeong-sik.
FIGURE DE L’ENNEMI DANS LA JEUNE LITTERATURE COREENNE
Sauf à considérer que la littérature pourrait naître d’un désert social, nous avons fait nôtre, le point de vue de Johan Gottfried Herder[1] qui affirme, dans Une autre philosophie de l’histoire (1774) que :
Une époque tumultueuse – La littérature de la mélancolie et de la passion
Dans l’histoire coréenne moderne, la période des années 1970 est la plus prolifique en matière de romans : l’augmentation du nombre de publications, l’émergence de best-sellers, la renaissance des media littéraires et le grand prestige accordé à la littérature durant cette décennie en sont la preuve.
Crise et perte de l’identité
La Corée a connu une période de changement social lors de son industrialisation. Pendant cette période, l’individu s’est peu à peu retrouvé isolé et diminué par l’organisation de la société, les regroupements de population et les mécanismes du développement industriel.