Une publication de l’Atelier des Cahiers
2011
Grande et intéressante première avec la publication de cette nouvelle revue annuelle et francophone « CROISEMENTS ». Publiée par les Ateliers des Cahiers, en collaboration avec l’Institut français de Corée du Sud, elle est consacrée aux sciences humaines en Asie de l’Est, et publiée à l’initiative des sociétés savantes de Chine, de Corée, du Japon et de Taïwan.
Cette revue se propose d’être un lieu d’échanges entre spécialistes francophones du monde occidental et spécialistes francophones des aires asiatiques concernées. Projet d’autant plus intéressant qu’il se double d’une volonté d’utiliser le français comme langue d’intercompréhension entre chercheurs et intellectuels. Une vraie bonne idée au moment même où la langue française perd du terrain, tous terrains confondus.
Le premier numéro de cette revue riche en contributions est consacré au thème universalisme et multiculturalisme, issu d’un colloque éponyme organisé par la Société coréenne de langue et littératures françaises. Lors du lancement de l’appel à communication, le texte de l’appel indiquait : « Il y a deux exigences à concilier pour vivre ensemble : l’universalité du droit et le droit à la différence. L’universalisme et le multiculturalisme sont deux modalités d’articulation de ces deux exigences apparemment contradictoires ». Courage donc de poser le débat contradictoirement, quand tout par ce vaste monde pousse à utiliser une modalité plutôt que l’autre, quand il ne s’agit pas plus simplement de les opposer et plus radicalement encore, de les taire. Dès l’introduction, Nobutaka Miura pose l’antagonisme apparent entre universalisme et multiculturalisme, signalant au passage que dans cette différence, l’universalisme serait « plutôt » européen tandis que l’universalisme serait « plutôt » anglo-saxon. Mais aucune définition n’est à l’abri d’un recul sectaire ou ethno-centriste et nous pouvons encore constater les troubles culturels et ethniques, Asie comprise, avec les difficultés éprouvées par certaines communautés en Chine, par exemple.
Sommaire trop riche pour être évoqué ici, puisque ce premier numéro est composé de seize contributions, dont trois contributions en dehors du thème du numéro, tant sur les problèmes linguistiques dans l’interculturalité, que les questions de littérature post-coloniale ou sur la genèse culturelle des droits de l’homme.
Pour la Corée, signalons un texte de Antoine Coppola sur l’influence de Camus dans deux films coréens, une texte de Yun Ch’oe sur le dilemme de l’universel et du spécifique, et enfin un texte de Yves Millet sur l’analyse de la performance artistique du groupe japonais Gutai.
Pour le prochain thème « Ville réelle/ville rêvée », un appel à communication sera lancée. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de la revue : www.croisements-revue.org