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Des contes qui n’en sont pas

Le bol de riz du Maître

Recueil de nouvelles de Yi Ch’ôngjun, illustré par Kang Woo hyon.

Editions Autre Temps Jeunesse, 2007.
Editions Autre Temps Jeunesse, 2007.

Publié avec le concours du Korea Literature Translation Institute, cet ouvrage révèle au lectorat français YI Ch’ôngjun, un maître de littérature en son pays, illustré par Kang Woo hyon un autre Grand dans son domaine. Ce recueil de cinq nouvelles a un petit goût d’autrefois. Des contes qui n’en sont pas, mais qui pourraient le devenir. Donc des récits pour les plus jeunes, illustrés de façon vivante et chaleureuse.
L’auteur évoque les relations d’amour, d’entraide, de rivalité parfois, comment elles se tissent, comment elles s’installent et parfois se dénouent.
Dans le premier récit, « Des dessins qui se promènent », un peintre par amour pour son enfant , va dessiner sa vie durant d’autres enfants, leurs jeux, leurs bouilles, leurs rires, leur complicité. Et cet art qu’il développe va le rendre célèbre. Ces figures d’enfance qu’il anime comme un magicien sont autant de petits compagnons dont il se sépare difficilement.
La nouvelle de clôture « L’hymne à la mère », rend quant à elle hommage à l’amour des mères cette fois. Un fils déçu par une vie qu’il juge indigne, va s’évader d’abord grâce à son cerf-volant qu’il manoeuvre des jours durant sans se soucier de devenir adulte, puis un jour, alors que le cerf-volant s’est définitivement envolé, le fils lui aussi, s’enfuit. Il ne reviendra que bien des années plus tard: sa mère qui patiemment, supportait ses caprices, va là aussi attendre avec résignation que son enfant grandisse.
Les trois autres nouvelles du recueil évoquent le dévouement d’un enseignant pour ses élèves (« Le bol de riz du maître », qui donne son titre au recueil), celui d’une petite fille pour sa maman malade, et enfin, une relation ambivalente d’amour-haine entre deux enfants qui finiront par tomber dans les bras l’un de l’autre après bien des malentendus.
Des récits éducatifs mais poétiques aussi, tendres et drôles, sans moralisme excessif, dans un univers du passé, mais assez proche pour être encore évocateur, populaire sans être misérabiliste.
Des petits contes joliment tournés qui plairont encore s’ils sont racontés par de tendres papas ou de gentilles mamans.

Documentaliste dans l' Education Nationale, et très impliquée dans la promotion de la littérature pour la jeunesse, j'ai découvert la production coréenne il y a plusieurs années, et j'ai été emballée! Je m'attache donc dans Keulmadang à en partager les délices avec les lecteurs, sans m'empêcher parfois de chroniquer un roman ou une bande dessinée pour les plus grands.

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