Avant même d’engager la lecture, le talent du dessinateur Kim Jung-gi ne fait aucun doute : le lecteur est plongé dans un décor urbain dévasté, en proie au chaos et à l’anarchie. Un véritable environnement de mort, a priori en contradiction avec le titre : alors que le dessin donne à voir un déferlement de violence et de folie guerrière, Spygames (littéralement jeu d’espion) laisse davantage présager une logique d’action reposant sur l’infiltration et la discrétion. Paradoxe entre le texte et l’image, que le scénario de Jean-David Morvan nous aidera sans doute à comprendre.
L’histoire, donc : plusieurs équipes d’agents secrets, chacune représentant un pays, se sont réunies à Hong Kong dans le but de s’entretuer. Les raisons de cette tuerie ? Le vainqueur accédera aux secrets d’état de ses adversaires, renforçant ainsi son poids politique et miliaire sur la scène mondiale. C’est dans cette compétition tenue confidentielle, appelée Kontest, qu’un policier chinois, Kai Lei Ng, se retrouve malgré lui embarqué, bien décidé à percer le mystère.
On reconnaîtra sans mal dans le scénario de Jean-David Morvan des influences diverses. Les réalisations de John Woo ne sont jamais bien loin, de même que les fictions dystopiques en vogue (par exemple Hunger games). La mise en scène se veut d’ailleurs assez cinématographique, et ne déstabilisera pas les amoureux de films d’action ou autres amateurs de gros flingues.
Riche en adrénaline, ce premier tome de Spygames se révèle en fin de compte assez accrocheur, avec un scénario efficace à défaut d’être vraiment original, servi par un dessin d’une grande qualité. C’est déjà beaucoup certes, mais reste à voir l’orientation que prendront les prochains tomes. Espérons simplement que la série ne se résumera pas à une simple succession de scènes d’action, appuyée par un scénario qui peine à se démarquer de ses modèles. Affaire à suivre…
Etant une grande fan de drama coréen, je suis vraiment contente de voir une nouvelle adaptation.