C’est l’histoire de Nami, petite parisienne de six ans, franco-coréenne, dont les parents décident un beau matin de s’installer à Séoul. Un peu inquiète tout d’abord par l’annonce de ce changement de vie radical, l’enfant va se laisser apprivoiser par la nature et les charmes de sa nouvelle existence. Avec elle, le lecteur découvre au fil d’une année tous les rites et toutes les traditions attachés au passage du temps. Comme elle communique avec les animaux et les plantes, elle va rapidement s’acclimater en découvrant leurs secrets.
Mais avant tout, elle doit apprendre à écrire. Après tout elle a six ans, il est bien temps, et le hangeul est si simple, un trait vertical, un horizontal, un rond, et un carré, on combine l’ensemble, et le tour est joué. Grâce à son nouvel ami le chat roux, Nami va rapidement intégrer ces nouvelles connaissances. Vite, car le printemps est là avec les azalées sauvages qui embaument et illuminent les montagnes. C’est le temps de la randonnée, celui des balades en bord de mer. Mais la déesse Jangma arrive, et la pluie déferle sur Séoul, c’est le temps de bottes en caoutchouc et des averses chaudes et crépitantes. En septembre, « le vent sec et doux venu du nord » fait s’évaporer les dernières flaques. C’est bientôt Chuseok, la fête des moissons, et l’occasion de retrouver toute la famille à la campagne. Halmoni Youna apprend à Nami à fabriquer des songpyeon, et oncles, tantes, et cousins se retrouvent pour rendre hommage au grand-père décédé. On n’oublie pas ceux qui nous quittent. Et puis la maman de Nami l’entraîne au temple, rencontrer Monsieur Bouddha. Vient le temps des balades en forêt, c’est l’automne et la nature se pare de couleurs chatoyantes comme si le soleil lui rendait un dernier hommage. Alors qu’elle sort des bains publics, Nami reçoit les premiers flocons de neige : voilà l’hiver, et le froid sibérien s’abat sur la capitale, alors que dans les îles, la neige ne tient pas. Nami rentre à l’école. Une nouvelle vie commence, mais désormais Nami est d’ici.
Un très joli recueil, tout illuminé d’aquarelles poétiques, drôles, mystérieuses, qui fera rêver tous les enfants qu’ils soient coréens, ou qu’ils ne le soient pas.
Merci de ce joli article!
Benjamin Joinau
Atelier des Cahiers
Directeur