Débouler dans une rue éclairée par des panneaux lumineux chatoyants, l’un d’eux indiquant un hôtel de luxe dans lequel la climatisation malodorante contraste avec l’air chaud et humide extérieur. Sur le lit, une prostituée attendant son client, dévêtue.
C’est ainsi que trois entrepreneurs damnés venus de Corée passent leurs temps à Saigon, une à deux fois par an. Ils récupèrent, pendant ce dit « voyage d’affaire » piteux, l’argent gagné en investissant dans les affaires de Kim Kiseung. Mais alors que leur prochaine rencontre doit avoir lieu, Kim Kiseung ne répond pas à l’appel qu’il a lui-même initié. Lui, sa femme ainsi que leur petite fille ont disparu. Kim Kiseung est-il l’auteur d’une escroquerie ou a contrario victime d’un danger imminent ?
En quête de vérité (et de leur argent !), les trois compères n’ont d’autre choix que se lancer sur les traces de Kiseung. Cette poursuite se révèle sinueuse et semée d’embuches, car dans les rues de Saigon au passé colonial et aux nuits endiablées, l’ivresse et la luxure règnent. Un cocktail dangereux que les trois pêcheurs boivent, sans modération.
« Les mauvaises nouvelles arrivent en général par un coup de fil. Le téléphone qui sonne en pleine nuit, vous tirant d’un sommeil difficile et peu profond, le téléphone qui sonne à l’aube, aggravant votre gueule de bois, le téléphone qui sonne en plein jour, refroidissant une envie sexuelle subite. » (p. 9)
Mettant en évidence la vie sexuelle et criminelle de Saigon, ce thriller est destiné à un public averti.
Saigon Night
JUNG Min
Traduit du coréen par Jeongmin DOMISSY-LEE et Julien PAOLUCCI
Decrescenzo, 304 pages, 23€
Je me suis sentie plonger soudainement dans ce roman juste en lisant cette chronique ! J’ai envie de connaître la suite sans plus attendre !