Détective Kahn et son alter ego, le chat Nibalius, sont de retour ! Les aventures du p’tit gars sans peur et sans reproche déroulent sous les yeux du lecteur fasciné l’imagination sans limites et la verve de l’auteur Ha Min-seok !
Dans cette nouvelle incroyable enquête, les inventeurs sont des savants fous corrompus par l’appât du gain, les bandits sont travestis en héros de la presse enfantine, mais vont infiltrer les plus hautes arcanes du pouvoir politique pour les corrompre et les utiliser à leur profit. Les stratagèmes utilisent les technologies de pointe, encore améliorées par l’auteur inventif et qui nous surprennent d’autant plus, mais les bonnes vieilles recettes restent toujours : kidnapping, emprisonnement ou courses poursuites !
Entouré d’une panoplie de personnages dont Ha Min-seok nous rappelle rapidement les principaux comme dans un feuilleton d’autrefois, Détective Kahn nous emporte comme sur des roulettes dans de nouvelles aventures encore plus trépidantes ! On rit beaucoup, mais le suspense est haletant et nous réserve bien des surprises !
On retrouve les caractéristiques esthétiques qui font tout le charme de ces aventures rocambolesques en diable. Le style des dessins reste naïf, mais caricatural, le cadrage à la règle est inspiré de pratiques enfantines, mais Ha Min-seok l’adapte aux angles de vue pour créer le déséquilibre propre à l’urgence, et les couleurs acidulées tout droit sorties d’un paquet de bonbecs, virent au glauque et gardent l’œil en éveil. L’expressivité des personnages est très travaillée, les regards, les attitudes, les mouvements, tout doit parler au lecteur. L’enchaînement des séquences est extrêmement dynamique, et cette histoire se déploie dans toute sa complexité au fil des chapitres.
Quelques clins d’œil pimentent le propos, par exemple le gang des Blancs-becs, jeu de mots sur le sens de blanc-bec, novice, « bleu », est dirigé par un drôle de schtroumpf, un enfant très au-delà de l’amateurisme qu’évoque le nom de son gang : le petit autocrate est à la tête d’un business national, infiltre l’économie et la politique à la manière des plus grands conglomérats du banditisme. Définitivement du côté du Mal, ce Schtroumpf blanc dehors, noir dedans prétend au pouvoir absolu et Détective Kahn, cet autre enfant qui fait le choix de la lumière et de la justice, est un rival idéal qu’il n’a de cesse de mettre hors-jeu, en le renvoyant par exemple à ses devoirs d’école, jamais terminés !
Espionnage et agents doubles et dédoublés se dissimulent sous un jeu de masques infernal, les malfaiteurs se sous-traitent en chaîne, et les plans de Détective Kahn et ses alliés sont souvent remis en cause par des revirements imprévus. Les enquêteurs sont pris pour cible, kidnappés, enfermés loin de tout, mais leur ingéniosité leur permet de se sortir de toutes les embûches. L’affaire se déploie jusqu’aux plus hauts responsables du pays, les députés et la présidente de la République, corrompus ou menacés, remplacés par des clones robots censés brouiller les pistes.
C’est lors de la « course automobile sans foi ni loi » organisée encore par les Blancs-becs que se joue l’issue de l’enquête : lancés à toute berzingue dans une poursuite infernale, Détective Kahn et Nibalius vont-ils réussir à déjouer tous les complots ?
Ce nouvel opus des aventures du petit détective au chapeau rose est un concentré de rebondissements, mais c’est la paradoxale association d’un traitement esthétique renvoyant à l’enfance et d’une intrigue digne des actualités les plus nauséabondes qui marquera le lecteur. L’auteur, survolté mais méthodique, choisit d’élargir son public : celui-ci sera plus mature, averti des bassesses de ce monde comme des ressorts du film d’espionnage et appréciera l’humour décalé de Ha Min-seok comme son style maîtrisé et dynamique. À savourer !
Détective Kahn contre les Blancs-Becs HA Min-seok Traduit du coréen par PARK Yoon-Sun Éditions Misma, 340 pages, 19€
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Dans cette nouvelle incroyable enquête, les inventeurs sont des savants fous corrompus par l’appât du gain, les bandits sont travestis en héros de la presse enfantine, mais vont infiltrer les plus hautes arcanes du pouvoir politique pour les corrompre et les utiliser à leur profit. Les stratagèmes utilisent les technologies de pointe, encore améliorées par l’auteur inventif et qui nous surprennent d’autant plus, mais les bonnes vieilles recettes restent toujours : kidnapping, emprisonnement ou courses poursuites !
Entouré d’une panoplie de personnages dont Ha Min-seok nous rappelle rapidement les principaux comme dans un feuilleton d’autrefois, Détective Kahn nous emporte comme sur des roulettes dans de nouvelles aventures encore plus trépidantes ! On rit beaucoup, mais le suspense est haletant et nous réserve bien des surprises !
On retrouve les caractéristiques esthétiques qui font tout le charme de ces aventures rocambolesques en diable. Le style des dessins reste naïf, mais caricatural, le cadrage à la règle est inspiré de pratiques enfantines, mais Ha Min-seok l’adapte aux angles de vue pour créer le déséquilibre propre à l’urgence, et les couleurs acidulées tout droit sorties d’un paquet de bonbecs, virent au glauque et gardent l’œil en éveil. L’expressivité des personnages est très travaillée, les regards, les attitudes, les mouvements, tout doit parler au lecteur. L’enchaînement des séquences est extrêmement dynamique, et cette histoire se déploie dans toute sa complexité au fil des chapitres.
Quelques clins d’œil pimentent le propos, par exemple le gang des Blancs-becs, jeu de mots sur le sens de blanc-bec, novice, « bleu », est dirigé par un drôle de schtroumpf, un enfant très au-delà de l’amateurisme qu’évoque le nom de son gang : le petit autocrate est à la tête d’un business national, infiltre l’économie et la politique à la manière des plus grands conglomérats du banditisme. Définitivement du côté du Mal, ce Schtroumpf blanc dehors, noir dedans prétend au pouvoir absolu et Détective Kahn, cet autre enfant qui fait le choix de la lumière et de la justice, est un rival idéal qu’il n’a de cesse de mettre hors-jeu, en le renvoyant par exemple à ses devoirs d’école, jamais terminés !
Espionnage et agents doubles et dédoublés se dissimulent sous un jeu de masques infernal, les malfaiteurs se sous-traitent en chaîne, et les plans de Détective Kahn et ses alliés sont souvent remis en cause par des revirements imprévus. Les enquêteurs sont pris pour cible, kidnappés, enfermés loin de tout, mais leur ingéniosité leur permet de se sortir de toutes les embûches. L’affaire se déploie jusqu’aux plus hauts responsables du pays, les députés et la présidente de la République, corrompus ou menacés, remplacés par des clones robots censés brouiller les pistes.
C’est lors de la « course automobile sans foi ni loi » organisée encore par les Blancs-becs que se joue l’issue de l’enquête : lancés à toute berzingue dans une poursuite infernale, Détective Kahn et Nibalius vont-ils réussir à déjouer tous les complots ?
Ce nouvel opus des aventures du petit détective au chapeau rose est un concentré de rebondissements, mais c’est la paradoxale association d’un traitement esthétique renvoyant à l’enfance et d’une intrigue digne des actualités les plus nauséabondes qui marquera le lecteur. L’auteur, survolté mais méthodique, choisit d’élargir son public : celui-ci sera plus mature, averti des bassesses de ce monde comme des ressorts du film d’espionnage et appréciera l’humour décalé de Ha Min-seok comme son style maîtrisé et dynamique. À savourer !
Détective Kahn contre les Blancs-Becs
HA Min-seok
Traduit du coréen par PARK Yoon-Sun
Éditions Misma, 340 pages, 19€