Premier roman – et première traduction française – de Park Soyoung, Snowglobe raconte l’histoire de Chobahm, une jeune fille survivant avec sa famille dans le froid d’un hiver nucléaire perpétuel. La population de cette dystopie coréenne trime à longueur de journée dans des centrales électriques, pour fournir de l’énergie à une élite vivant dans un dôme impénétrable : Snowglobe. En récompense, cette même élite offre sa vie aux caméras et divertit les travailleurs avec des centaines de séries oscillant entre télé-réalité et soap opera minutieusement scénarisés. Fan assidue de ces drames télévisés, Chobahm aime tout particulièrement l’actrice Goh Haeri qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau.
Alors qu’elle s’apprête à fêter son dix-huitième anniversaire, Chobahm reçoit la visite d’une réalisatrice de Snowglobe venue lui annoncer que son actrice préférée s’est donnée la mort. Pour cacher la funeste nouvelle au reste de la nation, la réalisatrice propose à Chobahm de remplacer Haeri. Chobahm accepte cette mission sordide, se glisse dans la peau de son idole et intègre Snowglobe ; naviguant tant bien que mal dans une vie qui n’est pas la sienne – mais qu’elle observe depuis toujours –, notre héroïne ne tarde pas à découvrir ce que les caméras du dôme ne montrent pas aux spectateurs.
Snowglobe se lit comme un avertissement quant aux futures dérives de nos réseaux sociaux : les acteurs offrant leurs vies aux caméras n’ont aucun contrôle sur leur image qui est régie par les réalisateurs, prêts à tous les sacrifices pour ne pas perdre d’audimat. Une fois plongée dans la vie de Haeri, Chobahm se fait une tout autre idée de la famille parfaite qu’elle avait toujours vue sur écran. Lorsque les caméras s’éteignent, la grand-mère douce et aimante se révèle vicieuse, et la mère attentionnée se montre pleine de haine et de rancœur.
Le contexte dans lequel évoluent les personnages de Snowglobe rappelle aussi les disparités sociales grandissantes de notre monde. Tandis que la population moyenne se terre dans de petites maisons pour échapper aux températures invivables de l’extérieur, les habitants de Snowglobe vivent dans le luxe et l’abondance, au rythme d’une météo artificielle – et toujours agréable – déterminée chaque jour par un jeu de loto.Roman dont la lecture devient rapidement compulsive, Snowglobe est une contribution saisissante et innovante au développement de la science-fiction coréenne en France. Vivement le second tome, et la suite des aventures de Chobahm !
Snowglobe
Park Soyoung
Traduit de l’anglais par Lucie Calmanovic-Plescoff (d’après une traduction du coréen de Jougmin Lee Comfort)
Nathan, 2025
368 pages, 18,95€
Premier roman – et première traduction française – de Park Soyoung, Snowglobe raconte l’histoire de Chobahm, une jeune fille survivant avec sa famille dans le froid d’un hiver nucléaire perpétuel. La population de cette dystopie coréenne trime à longueur de journée dans des centrales électriques, pour fournir de l’énergie à une élite vivant dans un dôme impénétrable : Snowglobe. En récompense, cette même élite offre sa vie aux caméras et divertit les travailleurs avec des centaines de séries oscillant entre télé-réalité et soap opera minutieusement scénarisés. Fan assidue de ces drames télévisés, Chobahm aime tout particulièrement l’actrice Goh Haeri qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau.
Alors qu’elle s’apprête à fêter son dix-huitième anniversaire, Chobahm reçoit la visite d’une réalisatrice de Snowglobe venue lui annoncer que son actrice préférée s’est donnée la mort. Pour cacher la funeste nouvelle au reste de la nation, la réalisatrice propose à Chobahm de remplacer Haeri. Chobahm accepte cette mission sordide, se glisse dans la peau de son idole et intègre Snowglobe ; naviguant tant bien que mal dans une vie qui n’est pas la sienne – mais qu’elle observe depuis toujours –, notre héroïne ne tarde pas à découvrir ce que les caméras du dôme ne montrent pas aux spectateurs.
Snowglobe se lit comme un avertissement quant aux futures dérives de nos réseaux sociaux : les acteurs offrant leurs vies aux caméras n’ont aucun contrôle sur leur image qui est régie par les réalisateurs, prêts à tous les sacrifices pour ne pas perdre d’audimat. Une fois plongée dans la vie de Haeri, Chobahm se fait une tout autre idée de la famille parfaite qu’elle avait toujours vue sur écran. Lorsque les caméras s’éteignent, la grand-mère douce et aimante se révèle vicieuse, et la mère attentionnée se montre pleine de haine et de rancœur.
Le contexte dans lequel évoluent les personnages de Snowglobe rappelle aussi les disparités sociales grandissantes de notre monde. Tandis que la population moyenne se terre dans de petites maisons pour échapper aux températures invivables de l’extérieur, les habitants de Snowglobe vivent dans le luxe et l’abondance, au rythme d’une météo artificielle – et toujours agréable – déterminée chaque jour par un jeu de loto.Roman dont la lecture devient rapidement compulsive, Snowglobe est une contribution saisissante et innovante au développement de la science-fiction coréenne en France. Vivement le second tome, et la suite des aventures de Chobahm !
Snowglobe
Park Soyoung
Traduit de l’anglais par Lucie Calmanovic-Plescoff (d’après une traduction du coréen de Jougmin Lee Comfort)
Nathan, 2025
368 pages, 18,95€