
Jia a tout pour plaire : la beauté, la popularité et surtout un caractère bien trempé. Membre du groupe de K-pop Girl Power, aussi connu en Corée qu’à l’international, elle se prépare pour une tournée hivernale avec son groupe lorsqu’une membre se blesse assez pour devoir tout annuler. Libérée de ses obligations pour le reste du mois de décembre, Jia se retrouve pour la première fois depuis le début de sa carrière “en vacances”. Un concept presque irréel pour elle : que peut-on faire lorsqu’on ne travaille pas tout le temps ?
Une idée lui vient alors : retourner incognito dans son village natal, Gimsu, en bord de mer. Elle pourrait s’y reposer et profiter du calme conféré par la brise marine avant de revenir sur Séoul et de retrouver la cadence de la capitale, des projecteurs et du show-business. Gimsu lui rappelle son enfance, ses parents disparus, la plage, et surtout le phare en bord de mer, immense et si beau à travers ses yeux de petite fille.
Ni une, ni deux, la voilà dans le train où elle fait la rencontre de Jun, un jeune homme dévoué et responsable, travaillant à la petite quincaillerie du village. Sur place, tout semble plus petit que dans ses souvenirs et malheureusement, le phare étincelant n’est plus qu’une tour de rouille prête à s’écrouler… Mais les villageois ont pour ambition de rénover ce monument emblématique, et s’attellent à la préparation d’un concert de Noël pour récolter des fonds. Sollicitée mais désireuse de conserver son anonymat, Jia réussira-t-elle à garder le secret sur son identité ?
Amour, K-pop & gâteau de riz est un véritable téléfilm de Noël au format lecture, une romance pour adolescents débordant de clichés amusants. Conséquence d’une popularité croissante de la K-pop, les romans centrés sur les idols se font de plus en plus nombreux, en témoignent par exemple Lettres à une IDOL de la même autrice ou Journal d’une idol de Nina Dubois. On y retrouve une vision cadrée de l’idol : quelqu’un de travailleur, qui a le sens du sacrifice et du contact humain. La vie de célébrité de Jia permet de rapidement cerner le personnage et comprendre ses réactions, parfois excessives. La division entre le « monde de la K-pop » et le « monde normal » est omniprésente dans le roman et bien que l’approche soit très romancée, elle fait ressortir quelques problématiques réelles comme les sasaengs, les régimes alimentaires strictes et l’interdiction d’être en couple.
« Mon agenda est vide. Ce n’était pas arrivé depuis le jour où je suis devenue trainee. D’un coup, je me suis sentie toute bizarre. Que font les gens “normaux” quand ils ont du temps libre ? Je n’en ai absolument aucune idée. » (p.6)
Le roman suit majoritairement le point de vue de Jia, entrecoupé par quelques chapitres sous le point de vue de Jun, ce qui est rafraîchissant à lire. Cette double entrée permet d’avoir un aperçu immédiat sur l’évolution de leurs sentiments et nous fait nous attacher encore plus à eux. On notera cependant quelques incohérences concernant la culture et les coutumes coréennes ; mais la lecture reste agréable pour un jeune public. Avec son côté Hometown Cha Cha Cha, ce roman nous transporte vers un petit village en bord de mer et offre une escapade de quelques heures pour découvrir une autre facette de la Corée, comme le nunchi qui se définit par « la capacité de s’adapter à son entourage pour ne pas blesser, vexer ou gêner qui que ce soit » […] et « participe au développement de la confiance en soi, de l’épanouissement et de la réussite. » (voir Euny Hong, Le pouvoir du nunchi).
Une lecture qui ravira les fans de K-dramas.
Amour, K-pop & gâteau de riz
Dana Blue
Les Livres du Dragon d’Or, 14,95€
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