"Training" est un mot anglais se traduisant par "entraînement". Un "trainee" désigne "quelqu'un qui s'entraîne, apprend un métier" ; ici ceux qui s'entraînent pour devenir idols.
Si la K-pop a réussi à s’imposer rapidement sur la scène musicale mondiale, ce n’est pas le fruit du hasard : derrière les mélodies entraînantes, les chorégraphies millimétrées et les idols quasi-déifiées se cachent des choix marketing ultra-réfléchis afin d’être le plus rentable financièrement. Ainsi, pour les aspirants idols, le talent seul ne suffit pas ; encore faut-il réussir brillamment la période de trainingpour espérer toucher son rêve du bout des doigts. S’étalant de quelques mois à plusieurs années, voyez cette période comme une formation hyper intensive en danse, en chant, mais aussi à la composition, aux bonnes manières, au stylisme, au maquillage… Bref, de quoi transformer des adolescents et adolescentes en véritables couteaux suisses capables de charmer le public. Bien qu’il arrive aux idols de mentionner cette période, et surtout les difficultés qui lui sont associées (régimes ultrastrictes, très peu de repos, fatigue physique et psychologique…), il est difficile pour le public de s’imaginer ce que doivent traverser les trainees. Avec son roman ados, Nina Dubois propose aux lecteurs et lectrices une immersion dans ce milieu étonnant.
Min-ji, que tout le monde surnomme Mina, est une lycéenne discrète originaire de Jincheon. Comme beaucoup de gens de son âge, elle est fan de K-pop : pour elle, c’est à la fois un refuge pour échapper à la solitude mais également un passe-temps qu’elle aime partager avec son meilleur ami Doosik. Un jour, Mina se met à reproduire les chorégraphies de son groupe préféré, Everlasting, et cela la passionne. Encouragée par Doosik, elle se rend alors à Séoul pour passer une audition : le roman débute tandis que la jeune fille attend les résultats.
Rapidement, on apprend que Mina est sélectionnée pour devenir trainee : elle doit alors déménager à Séoul où sa nouvelle vie va débuter. Conjointement à sa protagoniste, le lecteur va découvrir l’emploi du temps ultra-chargé qui l’attend : entre cours normaux (pour rebondir en cas d’échec) mais aussi cours de chant, de danse et répétitions personnelles jusqu’à pas d’heure, le temps libre est quasiment inexistant.
Tandis que ce livre romance pas mal la vie de trainee en elle-même, la force de Journal d’une idol se situe plus dans le détail accordé à la psychologie de Mina. En effet, dès son entrée à l’agence, une pression énorme s’abat sur elle : de toutes les filles, très peu ont une chance de débuter dans un groupe, la compétition sera donc permanente, d’autant plus que Mina vit dans une psychose perpétuelle depuis que quelqu’un a essayé de la saboter. Et ce quotidien, Mina ne sait pas comment le partager : elle est déchirée entre l’envie de tout raconter à ses proches et celle d’édulcorer la réalité pour ne pas les inquiéter. Ainsi, elle trouvera comme solution d’écrire des lettres à son meilleur ami, lettres qui ponctuent le récit, afin d’exprimer ce qu’elle ressent réellement.
« Mais si je deviens idol, est-ce que nous aurons encore du temps pour nous voir ? Et si je me battais pour quelque chose que je finirai par regretter ? » (p. 202)
Pour celles et ceux qui connaissent un peu la Corée, certains choix peuvent paraître surprenants, comme le fait d’accorder des congés aux trainees à Noël mais pas à Seollal (le nouvel an lunaire), alors que cette fête est l’une des plus importantes du pays. Toutefois, l’autrice justifie ses choix (par la temporalité du récit, puisque Seollal est proche des auditions finales, mais aussi par les goûts personnels du personnage qui adore la période de Noël). Ainsi, ces petites incohérences ne sont pas gênantes.
Ce livre est donc parfait pour les plus jeunes d’entre nous, et celles et ceux qui cherchent une lecture sans prise de tête, qui se demandent comment on devient idol et quels sacrifices l’on doit faire pour y parvenir.
Journal d’une idol Nina Dubois Les Livres du Dragon d’Or 263 pages, 14,95 €
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Si la K-pop a réussi à s’imposer rapidement sur la scène musicale mondiale, ce n’est pas le fruit du hasard : derrière les mélodies entraînantes, les chorégraphies millimétrées et les idols quasi-déifiées se cachent des choix marketing ultra-réfléchis afin d’être le plus rentable financièrement. Ainsi, pour les aspirants idols, le talent seul ne suffit pas ; encore faut-il réussir brillamment la période de training pour espérer toucher son rêve du bout des doigts. S’étalant de quelques mois à plusieurs années, voyez cette période comme une formation hyper intensive en danse, en chant, mais aussi à la composition, aux bonnes manières, au stylisme, au maquillage… Bref, de quoi transformer des adolescents et adolescentes en véritables couteaux suisses capables de charmer le public. Bien qu’il arrive aux idols de mentionner cette période, et surtout les difficultés qui lui sont associées (régimes ultrastrictes, très peu de repos, fatigue physique et psychologique…), il est difficile pour le public de s’imaginer ce que doivent traverser les trainees. Avec son roman ados, Nina Dubois propose aux lecteurs et lectrices une immersion dans ce milieu étonnant.
Min-ji, que tout le monde surnomme Mina, est une lycéenne discrète originaire de Jincheon. Comme beaucoup de gens de son âge, elle est fan de K-pop : pour elle, c’est à la fois un refuge pour échapper à la solitude mais également un passe-temps qu’elle aime partager avec son meilleur ami Doosik. Un jour, Mina se met à reproduire les chorégraphies de son groupe préféré, Everlasting, et cela la passionne. Encouragée par Doosik, elle se rend alors à Séoul pour passer une audition : le roman débute tandis que la jeune fille attend les résultats.
Rapidement, on apprend que Mina est sélectionnée pour devenir trainee : elle doit alors déménager à Séoul où sa nouvelle vie va débuter. Conjointement à sa protagoniste, le lecteur va découvrir l’emploi du temps ultra-chargé qui l’attend : entre cours normaux (pour rebondir en cas d’échec) mais aussi cours de chant, de danse et répétitions personnelles jusqu’à pas d’heure, le temps libre est quasiment inexistant.
Tandis que ce livre romance pas mal la vie de trainee en elle-même, la force de Journal d’une idol se situe plus dans le détail accordé à la psychologie de Mina. En effet, dès son entrée à l’agence, une pression énorme s’abat sur elle : de toutes les filles, très peu ont une chance de débuter dans un groupe, la compétition sera donc permanente, d’autant plus que Mina vit dans une psychose perpétuelle depuis que quelqu’un a essayé de la saboter. Et ce quotidien, Mina ne sait pas comment le partager : elle est déchirée entre l’envie de tout raconter à ses proches et celle d’édulcorer la réalité pour ne pas les inquiéter. Ainsi, elle trouvera comme solution d’écrire des lettres à son meilleur ami, lettres qui ponctuent le récit, afin d’exprimer ce qu’elle ressent réellement.
Pour celles et ceux qui connaissent un peu la Corée, certains choix peuvent paraître surprenants, comme le fait d’accorder des congés aux trainees à Noël mais pas à Seollal (le nouvel an lunaire), alors que cette fête est l’une des plus importantes du pays. Toutefois, l’autrice justifie ses choix (par la temporalité du récit, puisque Seollal est proche des auditions finales, mais aussi par les goûts personnels du personnage qui adore la période de Noël). Ainsi, ces petites incohérences ne sont pas gênantes.
Ce livre est donc parfait pour les plus jeunes d’entre nous, et celles et ceux qui cherchent une lecture sans prise de tête, qui se demandent comment on devient idol et quels sacrifices l’on doit faire pour y parvenir.
Journal d’une idol
Nina Dubois
Les Livres du Dragon d’Or
263 pages, 14,95 €