Ressort scénaristique récurrent se basant sur un personnage transporté, souvent de manière surnaturelle, d'un monde ordinaire vers un autre monde fantastique ou parallèle.
Produit de la collaboration entre Lee Eum Sae (scénario) et Dodo (illustration), This Must Be Love est le premier manhwa des éditions Milan. Sorti simultanément avec Moon et Iro de Wonsanji, la maison d’édition dévoile une nouvelle collection intitulée Yam Yam consacrée à ce format qui connait désormais un grand succès. Accessible à un jeune public mais aussi aux lecteurs aguerris, cette collection aux identités graphiques riches et variées a déjà conquis la rédaction de Keulmadang.
This Must Be Love suit le personnage de Ban Hana, chanteuse et animatrice radio sud-coréenne. Après le tournage de l’une de ses émissions, elle reçoit un cadeau de la part d’un fan, un lecteur de cassette gravé d’initiales mystérieuses. Fervente admiratrice de Woo Jae Ah, un chanteur phare des années 1980, Hana aime passer des heures à écouter ses chansons. Mais voilà qu’après avoir appuyé par inadvertance sur ce lecteur de cassette, elle se retrouve transportée en 1987 et fait la rencontre du chanteur en question. Seulement, Woo Jae Ah n’est pas encore le chanteur qu’elle connait et admire ; il n’est encore qu’un jeune homme et hésite à abandonner la musique. Hana va devoir tout mettre en œuvre pour l’en empêcher et retourner dans le présent.
Ce manhwa se distingue tout d’abord par son identité graphique. Avec une palette de couleurs très douces et l’utilisation de l’aquarelle, This Must Be Love apparait comme la lecture printanière idéale. Les illustrations crayonnées aux teintes pastel ravissent les lecteurs et complètent habilement la double temporalité de la narration. En effet, le style de dessin est au service des thématiques de nostalgie et de rapport au passé et permet une immersion profonde dans la narration. De plus, la composition et le découpage des cases vient également enrichir celle-ci et crée une narration dynamique ainsi qu’un rythme humoristique particulièrement réussi.
Malgré son ton comique et une intrigue relativement simple, l’œuvre aborde néanmoins des thèmes majeurs. Le personnage de Jae Ah, malgré sa célébrité, est décédé en laissant derrière lui un unique album intitulé “This Must Be Love”. C’est justement cette œuvre qui fait l’objet de l’admiration d’Hana et qui a fortement influencé le paysage musical dont la chanteuse fait partie. L’intrigue permet alors un questionnement assez intéressant sur notre rapport au temps, à notre passé et à nos idoles.
Dans ce premier tome, la musique intervient aussi comme un moyen de symboliser les émotions des personnages mais également de lier les temporalités. Elle devient alors un personnage à part entière du récit et rythme les interactions entre les personnages. De plus, ce retour en arrière met en opposition les débuts de la musique pop coréenne et l’industrie codifiée du star système coréen actuel incarné par Hana.
Enfin, le thème musical s’entremêle également à un autre thème récurrent de ce premier volume, celui de la nostalgie. L’étymologie même du terme (du grec “nostos” et “algos”, signifiant un retour douloureux vers le passé) renvoie à l’intrigue et aux personnages. Les choix graphiques accentuent le sentiment de nostalgie des personnages à travers l’utilisation de l’aquarelle et de formes assez douces, évocatrices d’une temporalité en suspension.
Ces dernières années, ces ressorts scénaristiques de temporalité renversée, ou alternative, est au cœur de nombreuses œuvres littéraires ou cinématographiques. En effet, que ce soit le retour dans le temps ou l’isekai, ces intrigues connaissent une grande popularité et jouent habilement avec les attentes des lecteurs et spectateurs. Pour patienter avant la sortie du deuxième tome, nous conseillons aux lecteurs ayant déjà dévoré le premier tome de This Must Be Love le visionnage des dramas A Time Called You (2023) et Twinkling Watermelon (2023) dont les intrigues tournent aussi autour des thèmes du voyage dans le temps, du deuil et de la musique.
Dans ce premier tome de This Must Be Love, l’identité graphique mêlant couleurs pastel et aquarelle se marie harmonieusement aux thèmes de la nostalgie et du retour dans le temps tandis que la musique, par sa puissance évocatrice, joue un rôle clé dans l’immersion et la compréhension de l’œuvre. Les éditions Milan annoncent cette série comme terminée en cinq tomes et le deuxième volume paraitra le 23 avril. L’occasion parfaite pour découvrir le premier tome, ou continuer votre lecture !
This Must Be Love, tome 1 Lee Eum Sae & Dodo Traduit du coréen par Claire Lair Éditions Milan, collection Yam Yam 256 pages, 14,95€
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Produit de la collaboration entre Lee Eum Sae (scénario) et Dodo (illustration), This Must Be Love est le premier manhwa des éditions Milan. Sorti simultanément avec Moon et Iro de Wonsanji, la maison d’édition dévoile une nouvelle collection intitulée Yam Yam consacrée à ce format qui connait désormais un grand succès. Accessible à un jeune public mais aussi aux lecteurs aguerris, cette collection aux identités graphiques riches et variées a déjà conquis la rédaction de Keulmadang.
This Must Be Love suit le personnage de Ban Hana, chanteuse et animatrice radio sud-coréenne. Après le tournage de l’une de ses émissions, elle reçoit un cadeau de la part d’un fan, un lecteur de cassette gravé d’initiales mystérieuses. Fervente admiratrice de Woo Jae Ah, un chanteur phare des années 1980, Hana aime passer des heures à écouter ses chansons. Mais voilà qu’après avoir appuyé par inadvertance sur ce lecteur de cassette, elle se retrouve transportée en 1987 et fait la rencontre du chanteur en question. Seulement, Woo Jae Ah n’est pas encore le chanteur qu’elle connait et admire ; il n’est encore qu’un jeune homme et hésite à abandonner la musique. Hana va devoir tout mettre en œuvre pour l’en empêcher et retourner dans le présent.
Ce manhwa se distingue tout d’abord par son identité graphique. Avec une palette de couleurs très douces et l’utilisation de l’aquarelle, This Must Be Love apparait comme la lecture printanière idéale. Les illustrations crayonnées aux teintes pastel ravissent les lecteurs et complètent habilement la double temporalité de la narration. En effet, le style de dessin est au service des thématiques de nostalgie et de rapport au passé et permet une immersion profonde dans la narration. De plus, la composition et le découpage des cases vient également enrichir celle-ci et crée une narration dynamique ainsi qu’un rythme humoristique particulièrement réussi.
Malgré son ton comique et une intrigue relativement simple, l’œuvre aborde néanmoins des thèmes majeurs. Le personnage de Jae Ah, malgré sa célébrité, est décédé en laissant derrière lui un unique album intitulé “This Must Be Love”. C’est justement cette œuvre qui fait l’objet de l’admiration d’Hana et qui a fortement influencé le paysage musical dont la chanteuse fait partie. L’intrigue permet alors un questionnement assez intéressant sur notre rapport au temps, à notre passé et à nos idoles.
Dans ce premier tome, la musique intervient aussi comme un moyen de symboliser les émotions des personnages mais également de lier les temporalités. Elle devient alors un personnage à part entière du récit et rythme les interactions entre les personnages. De plus, ce retour en arrière met en opposition les débuts de la musique pop coréenne et l’industrie codifiée du star système coréen actuel incarné par Hana.
Enfin, le thème musical s’entremêle également à un autre thème récurrent de ce premier volume, celui de la nostalgie. L’étymologie même du terme (du grec “nostos” et “algos”, signifiant un retour douloureux vers le passé) renvoie à l’intrigue et aux personnages. Les choix graphiques accentuent le sentiment de nostalgie des personnages à travers l’utilisation de l’aquarelle et de formes assez douces, évocatrices d’une temporalité en suspension.
Ces dernières années, ces ressorts scénaristiques de temporalité renversée, ou alternative, est au cœur de nombreuses œuvres littéraires ou cinématographiques. En effet, que ce soit le retour dans le temps ou l’isekai, ces intrigues connaissent une grande popularité et jouent habilement avec les attentes des lecteurs et spectateurs. Pour patienter avant la sortie du deuxième tome, nous conseillons aux lecteurs ayant déjà dévoré le premier tome de This Must Be Love le visionnage des dramas A Time Called You (2023) et Twinkling Watermelon (2023) dont les intrigues tournent aussi autour des thèmes du voyage dans le temps, du deuil et de la musique.
Dans ce premier tome de This Must Be Love, l’identité graphique mêlant couleurs pastel et aquarelle se marie harmonieusement aux thèmes de la nostalgie et du retour dans le temps tandis que la musique, par sa puissance évocatrice, joue un rôle clé dans l’immersion et la compréhension de l’œuvre. Les éditions Milan annoncent cette série comme terminée en cinq tomes et le deuxième volume paraitra le 23 avril. L’occasion parfaite pour découvrir le premier tome, ou continuer votre lecture !
This Must Be Love, tome 1
Lee Eum Sae & Dodo
Traduit du coréen par Claire Lair
Éditions Milan, collection Yam Yam
256 pages, 14,95€