
Selon une récente étude de Global Web Index, environ 63% de la population mondiale utilise les réseaux sociaux. Parmi eux, 80% sont des consommateurs passifs ; ils regardent du contenu sans en poster eux-mêmes, tandis que les 20% restants, soit pas moins d’un milliard de personnes sont actifs ; ils consomment et publient du contenu. Re-Mi appartient à la seconde catégorie : suivie par plus d’un million de personnes, elle est devenue une vedette d’Internet en publiant des photos sur « Allstagram ».
La belle jeune femme documente quotidiennement ses moindres faits et gestes, conduisant ses fans à s’impliquer rigoureusement dans une relation parasociale avec elle : dans leur désillusion, les fans de Re-Mi ne la perçoivent pas comme une simple célébrité mais comme une amie à part entière, qu’ils seraient prêts à défendre si quiconque entravait son chemin. Malgré cela, la seule personne qui constitue l’entourage réel de Re-Mi est Ji-Ha, sa meilleure amie et véritable pilier dans sa vie. Elle lui conseille de se faire plus discrète sur les réseaux sociaux car une rumeur circule : un tueur en série surnommé le « Fantôme d’Allstagram » ciblerait les stars du réseau social. Mais il en faut plus pour effrayer la téméraire Re-Mi, qui refuse de se priver de gloire à cause d’une simple légende d’Internet. Un soir, alors que Re-Mi attendait Ji-Ha, un terrifiant inconnu se présente au pas de sa porte, une arme ensanglantée à la main…

C’est dans une ambiance à mi-chemin entre le thriller et l’horreur que nous suivons le cauchemar que vit Re-Mi, illustré par des planches noires parsemées de rouge pour les pages les plus sombres. Malgré une violence presque omniprésente, Killstagram conserve un style graphique caricatural qui permet de ne pas heurter la sensibilité du lecteur. De plus, la violence joue davantage sur le sensationnel que le graphique, l’horreur étant suggérée plutôt qu’exhibée.
Killstagram est une arme de sensibilisation à l’utilisation des réseaux sociaux : le manhwa démontre que par des photos et hashtags, les informations partagées publiquement peuvent être facilement détournées lorsqu’elles tombent entre les mains de personnes malintentionnées.
Première publication en France de Ryoung, Killstagram est une lecture fluide et rapide, certaines planches limitant le texte au profit du visuel. Ce premier tome introduit une intrigue simple et divertissante, qui se complexifie dans les dernières pages, promettant un deuxième volet d’autant plus saisissant – à paraître le 21 août prochain.
Killstagram, tome 1
Ryoung
Traduit par Yeni
Éd. K!World, collection « K-addict », 9,95€
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