« La nuit automnale approche, il est vingt heures vingt-cinq. Dites-nous quelles chansons vous souhaiteriez écouter, quelles histoires vous voulez partager. Vous pouvez (…) nous envoyer une carte postale ou une lettre manuscrite, boîte postale n°110, bureau de poste Mapo (…). »
Une tasse de thé chaud, le grésillement rassurant de la radio – après L’Odeur des clémentines grillées, ce second roman de l’autrice Lee Do-woo vous invite à prendre une pause bien méritée dans le tumulte estival.
Gong Jin-sol est rédactrice dans une station radio. À 31 ans, elle est souvent complimentée pour ses scripts, mais son introversion fait obstacle autant dans sa vie professionnelle que personnelle – elle n’a que peu d’ambition et a perdu confiance dans le domaine romantique. Lorsqu’un nouveau producteur se voit affecté à l’émission pour laquelle elle écrit, Jin-sol se méfie en apprenant qu’il est poète : des supérieurs hautains qui se vantent de leur talent d’écriture, elle y a eu affaire. Fort heureusement, à 33 ans, Lee Geon est un esprit libre et confiant : à peine arrivé à la radio, son aura chaleureuse rassure tout le monde. Mais son caractère taquin, à la limite du culotté, tranche avec la pudeur de Jin-sol : il ne se gêne pas pour lire son agenda ou juger ses habitudes alimentaires, ce qui a le don d’agacer la jeune femme. Pourtant, il parvient à lui arracher un rire de temps à autre, et la tire avec douceur hors des murs qu’elle a érigés. Ne dit-on pas que les opposés s’attirent ? Toutefois, chacun s’ancre dans une définition relativement divergente de l’amour, et le poids de blessures passées pourrait bien perturber les prémices de sentiments romantiques entre eux.
C’est un plaisir de retrouver la tendresse de l’écriture de Lee Do-woo. Son sens du détail dans les descriptions et les sensations nous transporte dans les locaux de la radio, dans les allées pluvieuses d’Insa-dong, dans le calme de la campagne… Avec autant de douceur et de justesse qu’on lui a connu dans L’Odeur des clémentines grillées, elle façonne des personnages réalistes et complexes. Si les rôles secondaires sont légèrement plus effacés que dans Clémentines, Le Courrier de la boîte postale 110 joue de l’opposition entre deux couples très différents – Geon et Jin-sol, et Seon-u et Aeri. Une dynamique efficace, puisqu’elle apporte son lot de révélations et complications.
À cet égard, il n’est pas difficile d’imaginer une adaptation télévisuelle du roman tant les scènes sont fluides et s’imprègnent des éléments traditionnels de tout bon K-drama : la romance au travail, la meilleure amie au franc-parler, le week-end de team building, les tenues assorties, les quiproquos, le « triangle » amoureux… De quoi nous rappeler Business Proposal, Start-Up, Forecasting Love and Weather, Radio Romance… Si ces séries vous parlent, alors Le Courrier de la boîte postale 110 sera la lecture idéale à ajouter sur votre table de chevet.
Le Courrier de la boîte postale 110
Lee Do-woo
Traduit du coréen par Lee So-yeong et Crystel Pinçonnat
Decrescenzo Éditeurs, 2025
502 pages, 24 €
Une tasse de thé chaud, le grésillement rassurant de la radio – après L’Odeur des clémentines grillées, ce second roman de l’autrice Lee Do-woo vous invite à prendre une pause bien méritée dans le tumulte estival.
Gong Jin-sol est rédactrice dans une station radio. À 31 ans, elle est souvent complimentée pour ses scripts, mais son introversion fait obstacle autant dans sa vie professionnelle que personnelle – elle n’a que peu d’ambition et a perdu confiance dans le domaine romantique. Lorsqu’un nouveau producteur se voit affecté à l’émission pour laquelle elle écrit, Jin-sol se méfie en apprenant qu’il est poète : des supérieurs hautains qui se vantent de leur talent d’écriture, elle y a eu affaire. Fort heureusement, à 33 ans, Lee Geon est un esprit libre et confiant : à peine arrivé à la radio, son aura chaleureuse rassure tout le monde. Mais son caractère taquin, à la limite du culotté, tranche avec la pudeur de Jin-sol : il ne se gêne pas pour lire son agenda ou juger ses habitudes alimentaires, ce qui a le don d’agacer la jeune femme. Pourtant, il parvient à lui arracher un rire de temps à autre, et la tire avec douceur hors des murs qu’elle a érigés. Ne dit-on pas que les opposés s’attirent ? Toutefois, chacun s’ancre dans une définition relativement divergente de l’amour, et le poids de blessures passées pourrait bien perturber les prémices de sentiments romantiques entre eux.
C’est un plaisir de retrouver la tendresse de l’écriture de Lee Do-woo. Son sens du détail dans les descriptions et les sensations nous transporte dans les locaux de la radio, dans les allées pluvieuses d’Insa-dong, dans le calme de la campagne… Avec autant de douceur et de justesse qu’on lui a connu dans L’Odeur des clémentines grillées, elle façonne des personnages réalistes et complexes. Si les rôles secondaires sont légèrement plus effacés que dans Clémentines, Le Courrier de la boîte postale 110 joue de l’opposition entre deux couples très différents – Geon et Jin-sol, et Seon-u et Aeri. Une dynamique efficace, puisqu’elle apporte son lot de révélations et complications.
À cet égard, il n’est pas difficile d’imaginer une adaptation télévisuelle du roman tant les scènes sont fluides et s’imprègnent des éléments traditionnels de tout bon K-drama : la romance au travail, la meilleure amie au franc-parler, le week-end de team building, les tenues assorties, les quiproquos, le « triangle » amoureux… De quoi nous rappeler Business Proposal, Start-Up, Forecasting Love and Weather, Radio Romance… Si ces séries vous parlent, alors Le Courrier de la boîte postale 110 sera la lecture idéale à ajouter sur votre table de chevet.
Le Courrier de la boîte postale 110
Lee Do-woo
Traduit du coréen par Lee So-yeong et Crystel Pinçonnat
Decrescenzo Éditeurs, 2025
502 pages, 24 €