“À l’époque qui est la nôtre, où quelques instants suffisent pour entrer en contact avec n’importe qui, quelle force les lettres gardent-elles encore ?”
Des lettres jamais ouvertes, des mots retenus trop longtemps – dans Le Magasin de lettre de Séoul, Baek Seungyeon nous plonge dans la fragilité des silences familiaux et la lente guérison qu’apporte l’écriture, comme un fil tendu entre les âmes séparées.
Fraîchement employée, Hyeyeong quitte sa ville natale pour se rendre à Séoul, après le départ soudain de sa sœur aînée, Hyomin, rongée par la honte à la suite d’une arnaque qui a coûté à sa famille toutes leurs économies.
Bouleversée par l’atmosphère pesante chez elle, Hyeyeong ne supporte plus de porter le fardeau que sa sœur lui a lâchement laissé, malgré les lettres que cette dernière continue pourtant de lui envoyer. C’est en arrivant à la capitale qu’elle entreprend de réécrire son destin, lorsqu’elle devient employée dans une petite boutique de lettres, où chaque mot semble murmurer des promesses et des possibles. Un lieu où souvenirs et remords se croisent, où les âmes se rencontrent et se séparent au fil d’une encre chinoise qui sèche lentement sur le papier. L’air s’imprègne d’une odeur boisée, emplissant les narines de quiconque franchit le seuil de cette boutique. Le frottement discret des stylos trace une mélodie qui parcourt les étagères de bois pour atteindre des cœurs encore lourds de mots. Toute l’atmosphère semble nous pousser à dériver entre regrets et songes à Geulwoll, le magasin de lettres de Séoul.
Pour Hyeyeong, l’écriture, autrefois son refuge, se retrouve liée à ce traumatisme familial qu’elle voudrait oublier à tout prix. Et pourtant, dans ce petit magasin de lettres où chaque enveloppe porte une histoire, elle redécouvre la magie des mots et la fragilité des liens humains. Guidée par un ancien camarade de promotion, aujourd’hui son patron, Hyeyeong retrouve ce souffle qui lui permettait autrefois de s’affirmer face à sa sœur surdouée, et s’ouvre à la beauté inattendue des confidences anonymes.
Dans l’atmosphère chaleureuse et décontractée de la boutique, chaque visiteur apporte avec lui ses confessions, ses émotions, comme autant de fragments de vie suspendus dans l’air. Chacun franchit le seuil avec sa propre subtilité, et d’une manière invisible se retrouve lié à un autre, comme si un fil ténu s’accrochait à la pointe de son stylo pour se nouer à celle d’un inconnu. Les mots glissent sur le papier, frôlant les cœurs et éveillant des échos insoupçonnés. Certains viennent chercher consolation, d’autres se risquent à la confidence, tous participent à cette danse silencieuse où les histoires s’entremêlent. Dans ce petit espace, l’anonymat devient un refuge, la vulnérabilité une force, et la boutique un lieu où les vies se croisent, se frôlent et s’éclairent mutuellement. Chaque missive déposée est un pont jeté, chaque mot un lien fin mais réel, et peu à peu, les cœurs s’ouvrent et se découvrent, portés par la magie simple et précieuse de l’écriture.
Hyeyeong s’autorise à ressentir à nouveau, se libérant peu à peu de la rigueur qu’elle s’imposait. Laissant derrière elle ses chaînes, elle goûte à cette liberté nouvelle, mais un point reste en suspens : les lettres de Hyomin. Osera-t-elle enfin ouvrir les lettres envoyées par sa sœur, et trouvera-t-elle le courage de laisser ses propres mots y répondre ?
La plume de Baek Seungyeon, délicate et sensible, invite à une immersion intime dans les émotions des personnages. Avec Le Magasin de lettres de Séoul, son premier roman publié en France, elle signe un feel good mêlant légèreté et profondeur, mettant en lumière la ténacité du cœur et la beauté des relations.
Le Magasin de lettres de Séoul
Baek Seungyeon
Traduit du coréen par Irène Thirouin-Jung
Nami, 2025
377 pages, 21,50€
Des lettres jamais ouvertes, des mots retenus trop longtemps – dans Le Magasin de lettre de Séoul, Baek Seungyeon nous plonge dans la fragilité des silences familiaux et la lente guérison qu’apporte l’écriture, comme un fil tendu entre les âmes séparées.
Fraîchement employée, Hyeyeong quitte sa ville natale pour se rendre à Séoul, après le départ soudain de sa sœur aînée, Hyomin, rongée par la honte à la suite d’une arnaque qui a coûté à sa famille toutes leurs économies.
Bouleversée par l’atmosphère pesante chez elle, Hyeyeong ne supporte plus de porter le fardeau que sa sœur lui a lâchement laissé, malgré les lettres que cette dernière continue pourtant de lui envoyer. C’est en arrivant à la capitale qu’elle entreprend de réécrire son destin, lorsqu’elle devient employée dans une petite boutique de lettres, où chaque mot semble murmurer des promesses et des possibles. Un lieu où souvenirs et remords se croisent, où les âmes se rencontrent et se séparent au fil d’une encre chinoise qui sèche lentement sur le papier. L’air s’imprègne d’une odeur boisée, emplissant les narines de quiconque franchit le seuil de cette boutique. Le frottement discret des stylos trace une mélodie qui parcourt les étagères de bois pour atteindre des cœurs encore lourds de mots. Toute l’atmosphère semble nous pousser à dériver entre regrets et songes à Geulwoll, le magasin de lettres de Séoul.
Pour Hyeyeong, l’écriture, autrefois son refuge, se retrouve liée à ce traumatisme familial qu’elle voudrait oublier à tout prix. Et pourtant, dans ce petit magasin de lettres où chaque enveloppe porte une histoire, elle redécouvre la magie des mots et la fragilité des liens humains. Guidée par un ancien camarade de promotion, aujourd’hui son patron, Hyeyeong retrouve ce souffle qui lui permettait autrefois de s’affirmer face à sa sœur surdouée, et s’ouvre à la beauté inattendue des confidences anonymes.
Dans l’atmosphère chaleureuse et décontractée de la boutique, chaque visiteur apporte avec lui ses confessions, ses émotions, comme autant de fragments de vie suspendus dans l’air. Chacun franchit le seuil avec sa propre subtilité, et d’une manière invisible se retrouve lié à un autre, comme si un fil ténu s’accrochait à la pointe de son stylo pour se nouer à celle d’un inconnu. Les mots glissent sur le papier, frôlant les cœurs et éveillant des échos insoupçonnés. Certains viennent chercher consolation, d’autres se risquent à la confidence, tous participent à cette danse silencieuse où les histoires s’entremêlent. Dans ce petit espace, l’anonymat devient un refuge, la vulnérabilité une force, et la boutique un lieu où les vies se croisent, se frôlent et s’éclairent mutuellement. Chaque missive déposée est un pont jeté, chaque mot un lien fin mais réel, et peu à peu, les cœurs s’ouvrent et se découvrent, portés par la magie simple et précieuse de l’écriture.
Hyeyeong s’autorise à ressentir à nouveau, se libérant peu à peu de la rigueur qu’elle s’imposait. Laissant derrière elle ses chaînes, elle goûte à cette liberté nouvelle, mais un point reste en suspens : les lettres de Hyomin. Osera-t-elle enfin ouvrir les lettres envoyées par sa sœur, et trouvera-t-elle le courage de laisser ses propres mots y répondre ?
La plume de Baek Seungyeon, délicate et sensible, invite à une immersion intime dans les émotions des personnages. Avec Le Magasin de lettres de Séoul, son premier roman publié en France, elle signe un feel good mêlant légèreté et profondeur, mettant en lumière la ténacité du cœur et la beauté des relations.
Le Magasin de lettres de Séoul
Baek Seungyeon
Traduit du coréen par Irène Thirouin-Jung
Nami, 2025
377 pages, 21,50€