C’est avec sa seconde série de livres que l’autrice coréano-américaine Sophie Kim voit pour la première fois son œuvre traduite en France chez les éditions Sabran. Cette duologie à la couverture et au jaspage attractifs vous réserve de nombreuses surprises.
Kim Hani est une gumiho, une créature mi-femme mi-renarde qui séduit les hommes pour se nourrir de leurs foies. Après une période d’activité longue de plusieurs millénaires, elle est contrainte de mettre fin à ses crimes. La jeune femme, plus connue sous le nom de la « Renarde Écarlate », est traquée et obligée de faire profil bas. Pour échapper aux autorités elle choisit de s’installer à New Sinsi, une petite ville de Corée du Sud, et de devenir barista au sein du Créatures Café. L’établissement, à la clientèle particulière, accueille toute sortes d’entités et monstres du folklore coréen, tous exerçant une fonction particulière.
Seokga le Déchu, dieu de la malice, est un habitué de ce lieu. Chassé de son royaume après avoir tenté de renverser son frère le dieu Hwanin, il est contraint de purger sa peine à New Sinsi en traquant les esprits récalcitrants et les démons. Sur la trace de la Renarde Écarlate depuis plusieurs siècles, il ne sait pourtant pas qu’il la côtoie au quotidien. Après la soudaine réapparition de cette meurtrière sur le devant de la scène, Seokga voit l’occasion idéale d’enfin l’attraper et purger sa peine pour retrouver son trône. Pourtant Hani n’est pas prête à se laisser faire si facilement. Afin de brouiller les pistes, la Renarde décide de s’associer à Seokga et de mener l’enquête à ses côtés. Toutefois, il semblerait qu’elle ne soit pas la seule coupable et que d’autres acteurs tentent de menacer l’ordre de New Sinsi.
Dans cette ville alternative, Sophie Kim mélange enquête policière, éléments fantastiques et folklore traditionnel coréen. L’intrigue du livre rappellerait presque celle d’un K-drama, orientée autour d’une enquête principale et de tropes typique de ce format. Bien que l’histoire et les personnages soient relativement du déjà vu, le livre se distingue par sa prise de risque thématique audacieuse, en explorant un folklore trop rarement mis à l’honneur dans la littérature contemporaine.
Depuis quelque temps, la mythologie coréenne connait un regain d’intérêt notable dans les productions culturelles contemporaines. Qu’il s’agisse de figures emblématiques comme les gumiho, les esprits, les dieux ou encore les chasseurs de démons, à l’image du projet Kpop Demon Hunters, ces éléments traditionnels s’invitent de plus en plus dans des formats variés. On peut alors se questionner quant à la portée de ce phénomène. Relève-t-il d’une volonté de conjuguer patrimoine et narration moderne ? Apparait-il comme un moyen pour des autrices à la double nationalité de renouer avec un héritage perdu ? Ce mélange semble toutefois séduire un publique toujours plus large, bien au-delà des frontières coréennes, confirmant un attrait mondial récent pour cet imaginaire.
Nos lecteurs amateurs d’intrigues policières et d’urban fantasy trouveront surement leur compte dans cette histoire à la croisée des mondes.
Le Dieu et la Gumiho
Sophie Kim
Traduit de l’anglais par Isabelle Pernot
Éditions Sabran, 432 pages, 24,90€
C’est avec sa seconde série de livres que l’autrice coréano-américaine Sophie Kim voit pour la première fois son œuvre traduite en France chez les éditions Sabran. Cette duologie à la couverture et au jaspage attractifs vous réserve de nombreuses surprises.
Kim Hani est une gumiho, une créature mi-femme mi-renarde qui séduit les hommes pour se nourrir de leurs foies. Après une période d’activité longue de plusieurs millénaires, elle est contrainte de mettre fin à ses crimes. La jeune femme, plus connue sous le nom de la « Renarde Écarlate », est traquée et obligée de faire profil bas. Pour échapper aux autorités elle choisit de s’installer à New Sinsi, une petite ville de Corée du Sud, et de devenir barista au sein du Créatures Café. L’établissement, à la clientèle particulière, accueille toute sortes d’entités et monstres du folklore coréen, tous exerçant une fonction particulière.
Seokga le Déchu, dieu de la malice, est un habitué de ce lieu. Chassé de son royaume après avoir tenté de renverser son frère le dieu Hwanin, il est contraint de purger sa peine à New Sinsi en traquant les esprits récalcitrants et les démons. Sur la trace de la Renarde Écarlate depuis plusieurs siècles, il ne sait pourtant pas qu’il la côtoie au quotidien. Après la soudaine réapparition de cette meurtrière sur le devant de la scène, Seokga voit l’occasion idéale d’enfin l’attraper et purger sa peine pour retrouver son trône. Pourtant Hani n’est pas prête à se laisser faire si facilement. Afin de brouiller les pistes, la Renarde décide de s’associer à Seokga et de mener l’enquête à ses côtés. Toutefois, il semblerait qu’elle ne soit pas la seule coupable et que d’autres acteurs tentent de menacer l’ordre de New Sinsi.
Dans cette ville alternative, Sophie Kim mélange enquête policière, éléments fantastiques et folklore traditionnel coréen. L’intrigue du livre rappellerait presque celle d’un K-drama, orientée autour d’une enquête principale et de tropes typique de ce format. Bien que l’histoire et les personnages soient relativement du déjà vu, le livre se distingue par sa prise de risque thématique audacieuse, en explorant un folklore trop rarement mis à l’honneur dans la littérature contemporaine.
Depuis quelque temps, la mythologie coréenne connait un regain d’intérêt notable dans les productions culturelles contemporaines. Qu’il s’agisse de figures emblématiques comme les gumiho, les esprits, les dieux ou encore les chasseurs de démons, à l’image du projet Kpop Demon Hunters, ces éléments traditionnels s’invitent de plus en plus dans des formats variés. On peut alors se questionner quant à la portée de ce phénomène. Relève-t-il d’une volonté de conjuguer patrimoine et narration moderne ? Apparait-il comme un moyen pour des autrices à la double nationalité de renouer avec un héritage perdu ? Ce mélange semble toutefois séduire un publique toujours plus large, bien au-delà des frontières coréennes, confirmant un attrait mondial récent pour cet imaginaire.
Nos lecteurs amateurs d’intrigues policières et d’urban fantasy trouveront surement leur compte dans cette histoire à la croisée des mondes.
Le Dieu et la Gumiho
Sophie Kim
Traduit de l’anglais par Isabelle Pernot
Éditions Sabran, 432 pages, 24,90€