À la fin du premier tome de Léviathan, Deep Water, Rita et Bota sont secourus in extremis par une mystérieuse harponneuse, Kana, alors qu’ils étaient attaqués par un nid de Léviathans. Après avoir perdu leur père Teon Ma ainsi que le bateau sur lequel ils vivaient, les deux personnages principaux sont acceptés en tant que réfugiés sur le navire Union Busan et commencent une toute nouvelle vie.
Le navire gigantesque et surpeuplé s’apparente à une mégalopole ; les enseignes lumineuses des petits commerces illuminent les rues bondées ; il est parfois difficile de se souvenir que cette réplique de la ville de Busan se trouve au beau milieu de l’océan.
Un fonctionnaire de bas-étage, Lee Giho, prend les enfants sous son aile et leur enseigne une règle essentielle pour survivre à bord de l’Union Busan : « Les Léviathans ont beau être ce qu’il y a de plus effrayant sous l’eau, sur ce bateau, c’est la pauvreté que tu dois craindre. » Les deux enfants habitués à vivre sur un petit bateau et à se nourrir de ce qu’ils pêchent sont confrontés à un mode de vie urbain qui diffère de tout ce qu’ils connaissaient jusqu’ici. En cherchant un travail pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa sœur, Bota se heurte aussi aux injustices subies par les réfugiés ; le travail vient à manquer sur le navire, et il est réservé aux passagers originaires de Busan. Dans ce monde post-apocalyptique peuplés de monstres marins gigantesques et avides de chaire humaine, l’obstacle principal que doit affronter Bota est la discrimination d’un système capitaliste ultra-compétitif.
Mais le jeune Bota ne se décourage pas. Très ouvert au monde qui l’entoure, il cherche la discussion partout où il peut la trouver ; l’occasion pour lui – et les lecteurs – d’en apprendre plus sur l’origine de la catastrophe naturelle qui causa la montée des eaux et l’apparition des Léviathans. Ce second tome mentionne aussi pour la première fois les différents types de Léviathans, et l’existence des redoutables sept démons des mers…
Autre personnage mystérieux qui se dévoile dans ce tome ; la féroce harponneuse Kana. Elle tient une place centrale dans l’histoire et, à travers ses souvenirs, nous révèle quelques éléments du passé de Teon Ma. Anciennement affilié à l’Union Busan, Teon Ma n’était pas seulement un chasseur de Léviathans mais le plus puissant de tous les harponneurs du navire, ainsi que le modèle de la jeune Kana. Les souvenirs d’enfance de Kana sont peuplés de violentes scènes de combat dont la cruauté est renforcée par l’espace noir entre chacune des cases ; mais lorsque Teon Ma surgit pour la sauver d’un Léviathan, les étincelles lumineuses produites par le choc de son épée sur la carapace de monstres marins sont une touche d’espoir dans l’obscurité de sa vie.
Le second tome de Léviathan, Deep Water offre autant de réponses sur le passé des personnages qu’il n’insuffle de doutes. Kana n’est pas la seule harponneuse à se souvenir de Teon Ma, et alors que le passé du père de Bota remonte à la surface, certaines vieilles rancœurs à son encontre aussi…
Léviathan, Deep Water (tome 2)
LEE Gyungtak et NOH Miyoung
Traduit du coréen par Chloé PÉRAIRE
KMICS, 268 pages, 14,95€