En partenariat avec la Société des Poètes Français que nous remercions pour leur aimable autorisation à publier des poèmes traduits par Kim Hyunja, nous présentons cette semaine KIM Cho-hye.
« Mère »
On formait un seul corps
On s’est séparées l’une de l’autre
Pour devenir chacune un autre corps.
L’une dans la douleur en donnant tout
L’autre dans le manque en recevant tout
Comment aurait-on pu savoir
Que l’on serait divisées de la sorte ?
N’ayant connu que l’amertume,
Plus rien n’est amer pour la Mère.
N’étant habituée qu’à la douceur,
Plus rien n’est doux pour l’enfant.
Comme à l’origine
En ne reformant qu’un seul corps,
Si l’on naissait à nouveau
En s’échangeant mutuellement ?
Kim Cho-hye, née le 4 septembre 1943, est une poétesse sud-coréenne. Elle est l’épouse du romancier Jo Jeong-rae. Née à Gyeongseongbu, elle a passé son enfance à Andong, Gyeongsangbuk-do, puis a grandi à Cheongju. Après avoir obtenu son diplôme du lycée pour filles de Cheongju et du département de langue et littérature coréennes de l’université de Dongguk, elle fait ses débuts dans la poésie. Membre représentant de l’Association des écrivains coréens de carrière, elle a été Professeur adjoint à l’Université de Cheongju. Elle a remporté le prix de Littérature coréenne, le prix de l’Association des poètes coréens et le prix de Littérature contemporaine. En France, elle a publié deux recueils chez L’Harmattan, traduits par J. Byon Zygelmeyer. Le poème « Mère« est traduit par Kim Hyunja.
Inspirée par l’amour sacré qu’elle éprouve pour sa mère, Kim Cho-hye, médite et retrace à l’aide de mots simples, dans de courts poèmes, d’images délicates, la vie quotidienne de sa mère, sa maladie, sa mort. Alors se dessine peu à peu le portrait d’une femme aimante, attentive aux siens, discrète, endurante, sereine… (Quatrième de couverture du recueil Mère, L’Harmattan, 2000).
Une chronique du recueil Mère a été publié par Keulmadang.