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Made in Korea

Dans ce court roman humoristique, Laure Mi Hyun Croset conte les péripéties sportives et culinaires d'un jeune adopté "Made in Korea", qui découvre pour la première fois son pays de naissance.

Dans ce court roman de Laure Mi Hyun Croset que nous offre son éditeur suisse, un jeune homme d’origine coréenne, geek confirmé, se nourrissant par micro-ondes de plats livrés, et menacé par le diabète, entreprend une cure visant à le retaper physiquement et sans doute moralement. Pourquoi ne pas s’installer en Corée Du Sud, pays de naissance, qu’il ne connaît pas et qu’il suppose le pays de la vie saine (ce que beaucoup croient avant de constater l’obésité galopante notamment chez les plus jeunes).

Ni une ni deux, il achète un billet en business class – seule classe capable d’héberger ses grosses fesses – et le voilà à Séoul, en quête d’une salle de taekwondo, l’art martial le plus connu en Corée. Ce n’est pas le sport martial le moins athlétique quand on imagine le gabarit supposé du personnage, mais ce roman s’inscrit dans une collection Uppercut réservée au sport, à travers « des fictions brèves, accessibles, habitées de tension narrative » (présentation de l’éditeur). Jusqu’à ce moment-là, le roman se présente comme un road-movie dans la culture coréenne la plus immédiatement accessible. Celle pour laquelle tant de jeunes et de moins jeunes « craquent ». On y découvre successivement une promenade dans l’inévitable quartier Insadong, autrefois quartier des galeries et de la calligraphie, devenu quartier touristique ; le personnage prend un café crème surmonté de l’inévitable cœur, dans un café de chaîne, loue une chambre dans un hôtel bon marché (yeogwan), dans l’une de ces ruelles qui font le charme du quartier et découvre que la chambre est bien étroite pour son gabarit, puis le voilà confronté au rudiment du taekwondo, découvre la base de quelques techniques avec un maître (sabom) américain, ce qui ne manque pas de cocasserie au pays qui mis au point cet art martial et dispose d’un nombre impressionnant de maîtres coréens.

Déambulation dans Séoul donc, passage en revue des quartiers les plus connus, et non sans humour, découverte de la culture culinaire de la Corée, un samgyetang (poulet farci de racines) dévoré accompagné de soju qu’il boit sans compter, jusqu’au réveil matinal douloureux. Étrangement le malade en puissance venu rétablir sa santé multiplie les erreurs en mangeant tout ce qui ne lui convient pas. Et sa petite histoire se terminera par son échec (prévisible) au taekwondo, avant son retour en France.

Made in Korea se présente comme un court rappel du voyage d’initiation d’un adopté, qui surtout découvre les premiers éclats de la culture coréenne, se laissant parfois surprendre, parfois à comparer avec la France, mi-attendri, mi-surpris, toujours avec humour. Le personnage montre une Corée sympathique, charmante mais on ne sait s’il est profondément séduit ou non.

Laure Mi Hyun Croset, Suisse d’origine coréenne, signe avec Made in Korea un petit livre de découverte qui plaira par son ton à tous ceux qui ont fait le premier voyage en Corée ou s’apprêtent à le faire.


Made in Korea
Laure Mi Hyun Croset
Okama, 112 pages, 2023, 18€

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