Poésies Rencontres & Portraits

La poésie de Hwang Tong-gyu

Dans un style de prose laconique et sans détours, Hwang Tong-gyu illustre un sentiment de nostalgie ancré dans l'exploration de la réalité concrète.

Heo Heo
Onomatopée d'un rire propre aux personnes âgées.

En partenariat avec la Société des Poètes Français que nous remercions pour leur aimable autorisation à publier des poèmes traduits par Kim Hyunja, nous présentons cette semaine Hwang Tong-gyu.

L’époque sans séparation

Un ami part aux États-Unis au soir de sa vie.
Il dit qu’il va mourir aux côtés de son enfant
en vivant comme à Séoul, accroché aux e-mails et aux coups de fil.
Mais on ne pourra plus boire tranquillement un verre
accompagné d’un pâté de poisson
à Insadong, le soir quand la pluie de fin d’automne tombe
tristement.
Cependant, c’est aussi bien de se quitter quand nos souvenirs
scintillent
plutôt que, vivant ensemble, l’un des deux quitte ce monde
avant l’autre.
Au revoir.
Si les bactéries elles aussi n’éprouvaient pas de plaisir au
moment de leur séparation
pourquoi se donneraient-elles la peine de se quitter ?
Heo Heo*.

HWANG Tong-gyu (1938-) est né à Sookcheon, dans la province de Pyongan du Sud, en Corée du Nord. Après avoir passé une partie de son enfance à Kangdong, il grandit à Pyongyang avant de déménager à Séoul avec sa famille en 1946. Il a étudié à l’Université nationale de Séoul, où il a obtenu un diplôme de littérature anglaise. En 1958, il fait ses débuts littéraires et publie des œuvres remarquables telles que « Vers la nuit », « Chanson d’hiver » et « Le secret de la glace », incluses dans son premier recueil de poèmes, « Un jour quelconque ». Il a reçu le prix du nouveau poète de Littérature Moderne en 1968 et le prix de la littérature coréenne en 1980. II a chanté constamment la solitude existentielle et le caractère tragique de la vie, thème universel présent dans le cœur humain. Recueil de poèmes : Neige qui tombe sur les trois régions du Sud.

Les premiers poèmes de Hwang Tong-gyu illustrent un sentiment de nostalgie à travers la représentation de paysages mélancoliques. Son poème Elégie (Biga), rédigé dans la langue d’un vagabond illustre le conflit entre le « moi » et la réalité. Ce travail marque la première incursion du poète loin de l’abstraction de ses travaux antérieurs vers une exploration de la réalité concrète. Le poète prend ici comme sujet la souffrance des personnes vivant des vies marquées par les tragédies. Hwang Tong-gyu utilise le plus souvent un style de prose laconique et sans détours, souhaitant révolutionner la prosodie traditionnelle en une forme réaliste.


Sources :
Naver
Wikipédia


Anthologie des poètes coréens, 2024, publiée par la Société des poètes français, citée avec leur aimable autorisation. Le présent poème est traduit du coréen par Kim Hyunja.

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