En mars 2025, Rivages agrémente sa collection « Imaginaire » non pas d’un, mais de deux titres de Chung Bora : Lapin maudit (qui avait déjà été chroniqué par notre équipe lorsqu’il était paru chez Matin Calme en 2023) et La Ronde de nuit, deuxième texte de l’autrice à être traduit en France. Les adeptes de sa fiction horrifique retrouveront avec plaisir la plume glaçante de Chung Bora dans ce roman aussi innovant qu’angoissant.
La Ronde de nuit raconte l’histoire d’une équipe de veilleurs de nuit travaillant dans un Centre de recherches dédié au paranormal. Chaque nuit, deux veilleurs se relaient pour faire le tour du Centre et s’assurer que les portes de tous les laboratoires sont bien fermées : derrière chacune d’entre elles se trouve un objet hanté, qu’il vaut mieux garder sous clef…
Une nouvelle recrue, narratrice de cet ouvrage, est mise en garde dès son premier jour par la doyenne des veilleurs (surnommée l’Ancienne) : les apparitions surnaturelles sont fréquentes dans les couloirs du Centre, surtout la nuit, et la meilleure façon de s’en défendre est de ne pas interagir avec.
« Il ne faut surtout pas surréagir. Et ne pas chercher à toucher, non plus. Ne jamais poser de question du genre : ‘Il y a quelqu’un ?' » (p.10)
Seulement, certains esprits sont plus difficiles à ignorer que d’autres. Lorsqu’un homme en costume se dresse dans l’entrée du parking et en refuse l’accès aux veilleurs pressés de rentrer chez eux après leur nuit de travail, tous n’auront pas la patience d’obéir à cette apparition autoritaire. Hallucinations, cauchemars, appels menaçants, tunnels sans fin… les conséquences sont lourdes pour ceux qui dérangent les esprits du Centre. Le roman est rythmé par les expériences surnaturelles de chaque veilleur : alors que Chan et DSP rencontrent leurs premiers fantômes, la directrice adjointe raconte l’histoire d’un objet qu’elle a apporté elle-même au Centre.
Les récits, qui poursuivent les objets hantés autant que leurs victimes, ne sont pas seulement matière à faire froid dans le dos des lecteurs : derrière chaque histoire cruelle et inquiétante, Chung Bora met en scène des personnages tantôt punis pour leur égoïsme, tantôt vengés des violences qu’ils ont subies. Dans cet ouvrage, la maîtrise parfaite des codes de l’horreur par Chung Bora est mise au service de la dénonciation des féminicides, des abus subis par les minorités, et des violences faites aux animaux. Une thématique qui se lit dans la couverture du roman, l’illustration Silence de Cate Rangel : un agneau, l’innocence personnifiée, réduit au silence par un papillon Acherontia, dont le dos orné d’une tête de mort ne laisse aucun doute sur ce qu’il symbolise. Un objet hanté ne l’est jamais sans raison, et les esprits retenus dans le monde matériel sont prêts à tout pour obtenir leur revanche.
La Ronde de nuit est un roman aussi pétrifiant qu’intelligent, à ajouter à toutes les piles à lire des passionnés de Chung Bora et de littérature horrifique !
La Ronde de nuit
Chung Bora
Traduit du coréen par Choi Kyungran et Pierre Bisiou
Rivages, 2025
174 pages, 19,50€
En mars 2025, Rivages agrémente sa collection « Imaginaire » non pas d’un, mais de deux titres de Chung Bora : Lapin maudit (qui avait déjà été chroniqué par notre équipe lorsqu’il était paru chez Matin Calme en 2023) et La Ronde de nuit, deuxième texte de l’autrice à être traduit en France. Les adeptes de sa fiction horrifique retrouveront avec plaisir la plume glaçante de Chung Bora dans ce roman aussi innovant qu’angoissant.
La Ronde de nuit raconte l’histoire d’une équipe de veilleurs de nuit travaillant dans un Centre de recherches dédié au paranormal. Chaque nuit, deux veilleurs se relaient pour faire le tour du Centre et s’assurer que les portes de tous les laboratoires sont bien fermées : derrière chacune d’entre elles se trouve un objet hanté, qu’il vaut mieux garder sous clef…
Une nouvelle recrue, narratrice de cet ouvrage, est mise en garde dès son premier jour par la doyenne des veilleurs (surnommée l’Ancienne) : les apparitions surnaturelles sont fréquentes dans les couloirs du Centre, surtout la nuit, et la meilleure façon de s’en défendre est de ne pas interagir avec.
Seulement, certains esprits sont plus difficiles à ignorer que d’autres. Lorsqu’un homme en costume se dresse dans l’entrée du parking et en refuse l’accès aux veilleurs pressés de rentrer chez eux après leur nuit de travail, tous n’auront pas la patience d’obéir à cette apparition autoritaire. Hallucinations, cauchemars, appels menaçants, tunnels sans fin… les conséquences sont lourdes pour ceux qui dérangent les esprits du Centre. Le roman est rythmé par les expériences surnaturelles de chaque veilleur : alors que Chan et DSP rencontrent leurs premiers fantômes, la directrice adjointe raconte l’histoire d’un objet qu’elle a apporté elle-même au Centre.
Les récits, qui poursuivent les objets hantés autant que leurs victimes, ne sont pas seulement matière à faire froid dans le dos des lecteurs : derrière chaque histoire cruelle et inquiétante, Chung Bora met en scène des personnages tantôt punis pour leur égoïsme, tantôt vengés des violences qu’ils ont subies. Dans cet ouvrage, la maîtrise parfaite des codes de l’horreur par Chung Bora est mise au service de la dénonciation des féminicides, des abus subis par les minorités, et des violences faites aux animaux. Une thématique qui se lit dans la couverture du roman, l’illustration Silence de Cate Rangel : un agneau, l’innocence personnifiée, réduit au silence par un papillon Acherontia, dont le dos orné d’une tête de mort ne laisse aucun doute sur ce qu’il symbolise. Un objet hanté ne l’est jamais sans raison, et les esprits retenus dans le monde matériel sont prêts à tout pour obtenir leur revanche.
La Ronde de nuit est un roman aussi pétrifiant qu’intelligent, à ajouter à toutes les piles à lire des passionnés de Chung Bora et de littérature horrifique !
La Ronde de nuit
Chung Bora
Traduit du coréen par Choi Kyungran et Pierre Bisiou
Rivages, 2025
174 pages, 19,50€