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Proverbes et contes coréens

Armand Colin a délivré au dernier trimestre 2022, deux ouvrages que l'on peut considérer comme indissociables : l'un est consacré aux proverbes coréens et l'autre aux histoires coréennes.

Armand Colin a délivré au dernier trimestre 2022, deux ouvrages que l’on peut considérer comme indissociables : l’un est consacré aux proverbes coréens et l’autre aux histoires coréennes.  Le livre consacré aux proverbes coréens est délicatement illustré des planches de Kim Hongdo et Shin Yun-bok, deux peintres de la fin de la dynastie Joseon, attentifs aux scènes de la vie quotidienne. Kang Young-suk, peintre et calligraphe parisienne, complète la partie illustrative du livre. L’ouvrage consacré aux petites histoires coréennes est lui illustré par Mégane Young.

Sous la traduction et la direction de Cho Yong-hee figure la liste des proverbes les plus célèbres de Corée, en version bilingue. Si évidemment la saveur d’un proverbe coréen ne procure pas le même plaisir qu’un proverbe français, ce qui est tout à fait normal, on pourra découvrir par ces proverbes classés par thèmes des pans entiers de la culture coréenne, parfois les plus cocasses comme celui de la page 57, par exemple : 꿈 보다 해몽이 좋다 traduit par L’interprétation d’un rêve est meilleure que le rêve lui-même, et dont le sens est : interpréter positivement une situation. Ce proverbe nous a rappelé qu’une œuvre littéraire est souvent meilleure après avoir lu son interprétation. Cet autre proverbe savoureux page 100 굶기를 밥 먹듯 한다, traduit par On jeûne comme on mange, interprété comme suit : être tellement pauvre qu’on jeûne aussi souvent qu’on fait un repas ? Ce proverbe m’a rappelé une phrase de Léon Bloy, tiré de son journal : Le manque d’argent est tellement le mystère de ma vie, que même lorsque j’en ai pas du tout, il a l’air de diminuer. Et ce dernier proverbe pour la route, page 119  qui ne manque pas lui aussi de saveur :  종로에서 뺨 맞고 한강 가서 눈 흘긴다, traduit par Regarder quelqu’un de travers près du fleuve Hangang après s’être fait gifler sur l’avenue Jongno, et interprété ainsi : passer sa colère sur une chose qui n’a rien à voir avec la cause de cette colère. Un proverbe réservé aux connaisseurs de Séoul.

Le deuxième ouvrage Petites histoires coréennes se présente faussement comme un livre de contes, mais en réalité c’est à un petit manuel d’apprentissage de la langue et de la culture coréennes que nous avons affaire. Contes traditionnels en coréen et traduction en français, jusqu’ici rien d’original, mais le conte est suivi d’un vocabulaire, d’exercices de compréhension, et d’un court texte culturel qui permet d’éclairer le conte précédemment lu. histoires charmantes dans lesquels les personnages populaires sont aidés par le sort à faire un beau mariage qui finira par de nombreux enfants ou bien soutenus par de mystérieuses puissances à régler un problème insoluble, une situation difficile, le tout en sauvegardant la morale confucéenne. On pourra donc lire indifféremment le recueil soit pour les belles histoires qu’il délivre, soit pour progresser dans la compréhension de la langue et de la culture coréennes. Comme le précédent ouvrage, il est suivi d’un glossaire franco-coréen et d’indications quant à la prononciation du hangeul, la manière de lire et d’écrire quelques phrases simples. Un livre à conseiller à tous les débutants en langue coréenne. À noter que pour les deux ouvrages, des pistes audios sont disponibles au téléchargement sur site.


Proverbes coréens
CHO Young-hee
Armand Colin, 200 pages, 16€90

Petites histoires coréennes
Julie DAMRON et YOU Eun-sun
Armand Colin, 232 pages, 17€90

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